MAERA
La collabo
Les sirènes avaient toujours eu tendance à se cacher des humains, pensant être en sécurité sous la surface des océans. Malheureusement, même cela, les humains avaient réussi à leur prendre. Ils avaient amené des étranges machines qui créaient des failles et puisaient un liquide noir. Les sirènes avaient appelé cela « l’eau noir » et tout leur clan était lié à cela. L’eau noir avait imprégné leur sang, leurs écailles et leur capacité à procréer. Le clan avait été infecter par ce mal et avait rendu toutes les sirènes stériles, incapable de procréer. Il n’y avait qu’une exception, une sirène dont les couleurs n’avaient pas viré au noir et surtout, elle était née avec la capacité de contrôler l’eau noir et donc de nettoyer leur habitat. Bien vite, elle était devenue la reine du clan et avait décidé de ne plus laisser les humains détruire leur bel océan si facilement.
Les plateformes pétrolières tombèrent une à une, les sirènes détruisaient des vies, des familles pour préserver leur écosystème. Elles n’avaient aucune pitié et les humains leur rendirent bien, chaque côté avait des pertes mais un jour, les sirènes sortirent de l’eau et firent face aux humains avec des jambes comme eux. Plutôt que de continuer leur guerre inutile, la reine du clan de l’Eau Noire décida de faire un marché avec les humains. Elle leur offrirait du pétrole mais ceux-ci ne devraient plus recommencer à utiliser leurs étranges machines qui détruisaient tout sur leur passage. Etrangement, les dirigeants acceptèrent cet étrange accord et ne révélèrent jamais l’existence des sirènes. Maera dirigeait chaque entrevue, elle était envoutante et surtout très effrayante comme une sorcière, elle était un être froid et à qui on ne refusait pas un marché, elle était la reine et comptait bien le rester. Aucun homme ne lui dirait quoi faire et ces misérables humains n’auraient qu’une simple autorisation de pêcher dans ses eaux. Bien sûr, ce marché avait causé énormément de licenciements et les grèves commencèrent devant les bâtiments des usines de pétrole. Maera avait aussi été coincée par ces abrutis qui la traitaient de sorcière comme si elle leur avait demandé de piller son royaume.
-Ma reine, ne devrions nous pas éliminer tous ces humains ?
-Voyons, Galatée, nous ne sommes pas des barbares. Nous sommes installés confortablement et dans quelques jours, nous pourrons rentrer et nous pourrons continuer de leur apporter l’eau noir qu’ils ont tant besoin. Ils se fatigueront.
Maera ne voyait rien d’intéressant chez les humains, ils étaient des animaux et mourraient trop facilement. Cependant, elle connaissait mal le monde des humains et ne les savait pas surprenant quand ils étaient face à une situation trop injuste. La colère pouvait faire commettre de nombreuses idioties.
La collaboration continuait mais Maera ne pouvait pas encore se permettre de sortir sereinement de cet boite appelé « Hôtel » par les humains. Elle ne voyageait que de sa jolie suite offerte par ces collaborateurs et le restaurant. La piscine privée la tentait parfois mais bon, elle n’était pas stupide. C’était un lieu ennuyeux où rien ne se passait, le monde des humains était d’un ennui. Certains voulaient déjà sa mort et d’autres voulaient surement un sujet croquant sur la sorcière qui avait maintenant le monopole sur le pétrole ici. Et puis, est-ce que les autres pays allaient laisser cette femme décider des prix et de qui allait recevoir ce pétrole…non, personne ne la laisserait tranquille. Maera était devenu un enjeu politique et ne savait pas encore qu’elle serait la cible de nombreux humains.